Exercer en France en tant qu’architecte décoratrice d’intérieur

La déco d’intérieur, un métier bien payé en France

Le métier de décorateur ou décoratrice d’intérieur s’exerce le plus souvent en freelance sous la forme d’une micro-entreprise, ou moins fréquemment en tant qu’employé-e d’une agence ou d’un cabinet d’architecture.

Combien gagne un-e professionnel-le de la déco ?

Le salaire ou le revenu mensuel moyen commence dans les 2 000€ et peut monter jusqu’à 4 000€ et plus. 

Popularisé par des émissions de télé en vogue, qui vont des conseils déco aux docus sur de spectaculaires rénovations et autres opérations de home staging, et par des magazines (Maison et travaux, Elle déco…),  le secteur emploie de plus en plus de personnes, avec un taux de croissance annuel oscillant entre 3 et 5%.

Si vous comptez vous lancer en freelance, il y a encore de la place pour vous !

Qui s’achète de la décoration d’intérieur ?

On ne va pas se mentir : l’architecture et la décoration d’intérieur, services esthétiques qui n’ont rien de vital, tout le monde n’en est pas client.

Déjà, parce que les strates les moins aisées de la population sont mal-logées. Quel locataire de HLM aurait assez d’argent pour se payer un décorateur ?

Et les classes moyennes ont, semble-t-il, avec les crises qui s’accumulent et les politiques inégalitaires qui favorisent les ultra-riches au détriment de tous, de plus en plus de mal à joindre les deux bouts, loin de l’âge d’or des Trente Glorieuse où l’ascenseur social marchait encore.

La clientèle des professionnels de la déco tend donc à se situer dans les entreprises qui marchent bien et dans les CSP++, les personnes très aisées qui non seulement ont les moyens de payer des services et toutes les fournitures – les meubles de prix, les matériaux stylés, les techniciens spécialisés – mais qui surtout, en ressentent l’envie et le besoin.

Exercer en France

La France représente un environnement favorable pour le métier d’architecte-décoratrice d’intérieur, du fait :

• d’une classe aisée relativement nombreuse et soucieuse de son apparence
• d’entreprises riches, capables d’investir dans la beauté
• de traditions solidement ancrées de la décoration et des beaux-arts, depuis l’époque des rois et des nobles et celle de la bourgeoisie triomphante
• d’un riche réseau d’écoles spécialisées formant des professionnels qualifiés capables de satisfaire la demande

Être décorateur d’intérieur à Paris

Paris et la région parisienne, parce qu’elles hébergent les français les plus riches, et concentrent les pouvoirs politiques, administratifs, économiques, constituent le lieu idéal pour proposer des services déco.

On y trouve de nombreux clients particuliers (hôtels particuliers, grands immeubles, appartements de standing, villas cossues), et professionnels (hôtels de luxe, restaurants de prestige).

Et parce que c’est là que les clients ont le pouvoir d’achat le plus élevé, c’est là aussi que la décoratrice d’intérieur perçoit le revenu le plus élevé.

Être décorateur d’intérieur dans les grandes villes : Lyon, Marseille, Toulouse, Nantes, Montpellier, Strasbourg, Bordeaux…

Dans les grandes villes, on trouve les CSP++, les catégories socio-professionnelles supérieures – au sens de « les mieux payées » – celles précisément qui peuvent et veulent acheter de la décoration d’intérieur de qualité.

Par exemple, des avocats, des médecins spécialistes en libéral, des entrepreneurs, des cadres de grandes entreprises, des banquiers, bref, des gens qui ont les moyens et qui ont le souci des apparences et du standing.

Dans ces villes, les décorateurs d’intérieur se voient donc confier des missions de décoration de locaux professionnels ouverts au public – des cabinets d’avocat ou de médecin par exemple, mais aussi des bureaux, des open space, des sièges sociaux, d’entreprises financièrement confortables, des startups par exemple – ainsi que de logements de standing : vastes appartements, hôtels particuliers, villas, manoirs, châteaux, lofts…

Être décorateur d’intérieur dans les villes moyennes : Rennes, Reims, Grenoble, Dijon, Angers…

Dans ces villes, la clientèle plus réduite se centre sur les CSP++ et les particuliers, car les grandes entreprises ou les startups qui réussissent y sont en nombre bien plus réduit.

Plus la ville est petite, moins la clientèle est nombreuse, mais plus la concurrence est limitée voire absente, donc ce n’est pas forcément une mauvaise idée de s’installer dans une ville de 50 à 100 000 habitants, pour y représenter une des seules offres locales.

Ce genre de localisation favorisera même grandement le référencement SEO de votre site web – car comparez : votre site sera-t-il plus visible si vous exercez à Angers, Reims ou Dijon, plutôt qu’à Paris, Lyon, Marseille ou Toulouse ?

Evidemment, dans les petites villes la première page de Google sur une requête comme « décorateur d’intérieur + ville » montrera en général moins de 10 sites de professionnels, et vous serez donc presque automatiquement en première page, tandis que si vous démarrez votre activité déco à Paris, votre site va commencer en page 300 des résultats de recherche, autant dire que vous n’aurez d’abord aucun trafic.

Conclusion

 Donc retenez bien cette logique : de l’implantation de votre entreprise de déco d’intérieur, dépendra votre succès sur le web et votre volume d’activité.

Plus la ville est grande, plus vous avez de clients aisés, mais plus vous avez de concurrents redoutables, présents sur le web mieux que vous et depuis plus longtemps que vous.

Plus la ville est petite, moins vous avez de clients aisés (et plus ils sont des particuliers plutôt que des entreprises), mais moins vous avez de concurrence (et donc plus vous avez de chance de tirer votre épingle du jeu).

Par conséquent, si vous êtes en début de carrière, vous avez plutôt intérêt à vous installer dans une ville moyenne pour accumuler de l’expérience, donner à votre site Internet quelques années d’existence. Si vous réussissez, vous pourrez alors déménager dans une ville plus grande, en mettant des moyens au service de votre référencement SEO pour pouvoir percer.

Quoi qu’il en soit et quels que soient vos choix, je vous souhaite bon courage dans le lancement de votre entreprise !

Pour finir, si vous voulez un témoignage sur une jeune architecte décoratrice d’intérieur en début de carrière, vous pouvez lire cette interview de la décoratrice qui exerce sous le nom d’Essentiel Design :

Parcours d’architectes-décoratrices d’intérieur : interview avec Essentiel Design